Gouvernance Locale Participative et Inclusive : Faire de la décentralisation un outil de réalisation des droits humains et de consolidation de la cohésion sociale au Burkina Faso

Le Burkina Faso, comme plusieurs pays sahéliens, traverse depuis quelques années une crise multidimensionnelle dont l’une des causes majeures est le terrorisme. La manifestation la plus palpable de cette crise est la transition politique actuelle que connait le pays. Si cette situation de gouvernance transitoire dirigée par l’armée est en total déphasage avec les exigences normatives et principielles du constitutionalisme consacré au Burkina Faso depuis 1991, elle n’est en rien une rupture avec la quête de l’idéal d’une gouvernance participative et inclusive dans laquelle le peuple burkinabè s’est résolument engagé. La transition politique actuelle constitue, à tout le moins, une opportunité de remise en cause, de redéfinition et de recalibrage des priorités sur tous les plans de la vie de la nation, que peut connaitre tout Etat-nation dans son processus de construction ou de consolidation. Une de ces priorités est sans nul doute d’instaurer une gouvernance plus inclusive, en s’assurant particulièrement d’une pleine participation citoyenne des groupes les plus vulnérables tant au niveau national que local.

Le Centre d’information et de documentation citoyennes (Cidoc) partage la conviction selon laquelle les « transitions politiques ouvrent souvent des nouvelles perspectives sur les politiques publiques », si et seulement si les gouvernants comme les populations en ont bien conscience et sont résolument engagés à s’en servir pour poser les jalons solides pour la consolidation des acquis démocratiques d’avant et d’après transition. Dans ce contexte, les organisations de la société civile (OSC) doivent se positionner en « force de propositions pour une meilleure gestion des affaires publiques, et un rempart efficace contre la mauvaise gestion publique ». Pour ce faire, elles doivent constamment faire preuve d’indépendance et d’impartialité afin de consolider leur crédibilité auprès de l’ensemble des parties prenantes.

En effet, dans un environnement sociopolitique en pleine mutation, où la lutte contre le terrorisme et pour la refondation de l’État est envisagée sur fond d’un renouveau patriotique dont le contenu et la portée varient selon les bords sociopolitiques, il est essentiel que les OSC se positionnent en partenaires crédibles en vue de s’assurer au moins que les attentes légitimes et les besoins réels des populations sont pris en compte dans l’action gouvernementale. Ainsi positionnées, elles devraient être des acteurs clefs pour la mise en œuvre effective de l’ensemble des piliers du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) adopté en janvier 2023, à savoir : (i) lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité territoriale ; (ii) répondre à la crise humanitaire ; (iii) refonder l’État et améliorer la gouvernance et (iv) oeuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale. Pour cela, il leur appartient d’être proactives avec des propositions suffisamment documentées et novatrices pour que les promesses de cette période de transition permettent véritablement au peuple burkinabè de transiter vers une gestion plus vertueuse des affaires publiques, gage de la cohésion sociale et d’une paix durable.

Dans cette optique et pour sa part, le Cidoc conçoit et met en oeuvre différentes initiatives conformément à son Plan stratégique quinquennal (2021-2025), dont l’objectif global reste d’actualité : « renforcer la qualité de l’exercice des droits de participation pour des processus publics plus inclusifs et mieux centrés sur les gens ». C’est dans cette veine qu’il a mis en oeuvre le projet « Consolider les dynamiques de concertation et renforcer la qualité des dialogues entre les conseils des collectivités et les OSC pour garantir l’exercice des droits de participation des femmes, jeunes et Personnes déplacées internes (PDI) dans six (06) régions du Burkina Faso », en abrégé « Exercice efficace des droits de participation ».

Téléchargez le Numéro Spécial du  Bulletin d’information sur la participation citoyenne (N°17) en cliquant sur ce lien. 

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